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L’actuelle présidente du groupe RN (Rassemblement National) à l’Assemblée Nationale, Marine Le Pen a été reconnue coupable de « détournement de fonds publics » dans l’affaire des emplois fictifs d’une douzaine d’assistants parlementaires de son parti au parlement européen, ont rapporté lundi les médias français.
De fait, le tribunal judiciaire de Paris l’a condamnée à une peine de 4 ans de prison dont 2 avec sursis à effectuer sous bracelet électronique, 100 000 euros d’amende ainsi qu’à une peine d’inéligibilité de 5 ans avec exécution provisoire.
Présente à l’audience ce lundi matin, Marine Le Pen a quitté précipitamment le tribunal en signe de protestation, avant même que le quantum de sa peine ne lui soit communiqué, dès lors que la présidente a annoncé qu’elle prononcerait un exécution provisoire de sa condamnation en raison notamment d’un « risque de récidive caractérisé ».
Les huit autres eurodéputés jugés dans cette affaire dont l’ancien compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, Bruno Gollnisch, Jean-Marie Le Pen (décédé le 7 janvier 2025), Nicolas Bay, Dominique Bilde, Mylène Troszczynski et Sylvie Goddyn, ont eux aussi été déclarés coupables des mêmes faits.
La justice, qui « est entrée en voie de condamnation pour l’ensemble des contrats » visés dans ce procès, a par ailleurs déclaré coupables de « recel », l’ensemble des 12 assistants parlementaires impliqués dans cette affaire, parmi lesquels figurent l’actuel député Julien Odoul, et Catherine Griset, ami proche de Marine Le Pen.
Au total, le tribunal judiciaire estime à 4,1 millions d’euros, le préjudice total retenu dans cette affaire et considère que Marine Le Pen a été « au cœur de ce système depuis 2009, avec autorité » malgré une absence « d’enrichissement personnel ».
Selon la présidente, il existe néanmoins un « système global et opérationnel » ayant permis au RN de faire « des économies » au détriment du parlement européen, raison pour laquelle le parti a lui aussi été déclaré coupable en tant que personne morale et devra s’acquitter de 2 millions d’euros d’amende dont un avec sursis.
Dans sa décision, le tribunal juge que Marine Le Pen, si elle n’est pas « l’initiatrice du système, elle s’est inscrite avec autorité et détermination, dans les pas de son père ».
Dans le détail, les accusés, dont le procès avait démarré fin septembre 2024, se sont retrouvés au cœur d’un système de détournement de fonds publics entre 2004 et 2016, en employant des assistants parlementaires alors que leurs tâches bénéficiaient en réalité au RN (anciennement Front National).
Pas moins de 25 personnes étaient jugés pour ces faits signalés en 2015 par le parlement européen, qui s’est constitué partie civile.
Le parquet avait requis, mi-novembre, une peine de 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, 5 ans de prison dont 3 avec sursis et 300 000 euros d’amende contre Marine Le Pen.
L’ancienne présidente du RN avait alors dénoncé des réquisitions « outrancières » notamment concernant « l’exécution provisoire » réclamée par les procureurs.
Source : https://atlanticactu.com/france-jugee-coupable-de-...